Ainsi Amour inconstamment me mène : Louise Labé
Je vis, je meurs; je me brûle et me noie….
Ce poème célèbre de Louise Labé, poétesse française ( 1524-1566), n’est pas sans rappeler un poème d’Hadewijch d’Anvers que l’on peut trouver ailleurs sur ce site, et où il est question d’amour et des contradictions qu’il nous fait subir : “se perdre en lui c’est atteindre le but; sa blessure la plus grave est un baume souverain”….
Car il est question de se soumettre totalement à l’amour divin comme à l’amour terrestre, quels que soient les tourments qu’il nous font endurer : “Ainsi Amour inconstamment me mène”…
Ce poème est dit ici par Juliette Binoche
Cette part du ciel qui reste en nous : Christian Bobin
Christian Bobin, l’un de nos auteurs préférés, a récemment publié “L’homme-joie” chez L’Iconoclaste.
Leili Anvar en a lu quelques extraits, dont celui-ci, dans l’émission “Les Racines du Ciel” qu’elle anime avec Frédéric Lenoir sur France Culture ( émission du 23-12-2012 ).
Il n’est ici question que de pur amour….
C’est aujourd’hui que le présent est éternel : Paul Eluard
Paul Eluard écrivit en 1952 un très beau poème “Le Chateau des pauvres”, du nom de la ferme proche de Beynac en Dordogne où il séjournait. Il nous y parle des instants partagés à deux, où “le présent est éternel…” et de l’amour qui élève les amants : “venant de très bas, de très loin, nous arrivons au delà”…
Ce poème, publié chez Gallimard dans le recueil “Poésies ininterrompues”, est dit ici par Jacques Doyen : Disque “Récital de poésie” édité par l’ORTF dans la collection “La fine fleur”
Ce que l’amour a de plus beau : Hadewijch d’Anvers
Hadewijch d’Anvers était une mystique et poétesse flamande du XIIIème siècle, vivant en béguinage.
Elle nous a laissé ( mélanges strophiques XIII ) ce texte d’une rare profondeur, qui fait ressentir l’impossibilité de cerner cet Amour qui imprègne toute chose mais échappe à toute définition : il s’éclipse, il est insondable, il est sans rime ni raison, silencieux, et l’on se perd en lui…
Toutes proportions gardées, cela fait penser à la description de la “Voie” dans le Tao Te King : “La Voie qui peut s’énoncer n’est pas la Voie pour toujours, Le nom qui peut la nommer n’est pas le nom pour toujours…”
Et en effet comment l’incommensurable, le transcendant, pourraient-ils être définis par la petite pensée humaine et ses pauvres mots ?
Extrait de l’émission “Les racines du ciel” du 16 octobre 2011 sur France Culture